haut... Même la musique nous rappelle tout de suite celle de Rebelle! Sans compter les nombreuses ressemblances avec le grand classique de Disney, Le Roi Lion... Un décès rappelant tout de suite la scène iconique du film de 1994, une vision en rêve nous donnant des souvenirs également, des copies conformes des trois hyènes...

 

Peut-être que le long-métrage pris indépendamment des films précédents est un pur joyau, mais il est difficile de passer outre les trop nombreuses ressemblances. On sait depuis longtemps que Pixar fonctionne avec un format qui se répète dans plusieurs films, mais ça n'a jamais été aussi apparent que dans Le Bon Dinosaure. Et en plus, il ne le fait pas très bien! Juste l'amitié entre Arlo et Spot est extrêmement négligée pendant le film, délaissant une transition plus douce au profit d'une évolution trop rapide qui ne fait aucun sens. Quelqu'un aurait-il oublié dans l'équipe du scénario qu'Arlo porte Spot comme responsable d'un événement particulièrement important?

 

Et ce qu'il y avait de plus intéressant dans le film, la peur d'Arlo, est elle aussi très mal gérée, usant de ficelles incroyablement prévisibles. C'est un peu le cas de tout le long-métrage en fait: on voit tout venir à des kilomètres à la ronde. Quelqu'un était-il vraiment surpris de la finale entre Arlo et Spot? De la scène finale? Non! Dès les premières minutes, on connaissait déjà la fin! Autant dans certains cas, ça passe très bien car le voyage est passionnant, autant ici on se contente de pousser Arlo dans diverses péripéties peu intéressantes servant de prétexte à faire ressortir le courage de celui-ci des façons les plus évidentes possibles.

 

Néanmoins, tout n'est certainement pas à jeter dans ce film. Certes, l'histoire est peu passionante, et ce sur à peu près tous les points, mais la musique réussit, elle, à créer une excellente atmosphère tout au long du récit. Magistrale, touchante, prenante... Elle sait exactement où aller dans les bons moments pour faire ressortir l'émotion voulue.

 

L'histoire a aussi cela de bon qu'elle est plutôt visuelle. Plusieurs scènes préfèrent être silencieuses pour le plus grand plaisir de nos yeux. Car effectivement, le visuel est certainement une très grande qualité du long-métrage. Plutôt incertain du design plutôt cartoonesque des personnages au début, je dois bien avouer que ça se justifie parfaitement au sein du film en entier. Certes, la différence avec les décors photoréalistiques fait parfois sourciller, mais ceux-ci sont tellement réussis qu'il est difficile d'apporter un point noir sur cet aspect. Il est vrai qu'il s'agit là des plus beaux décors jamais animés, entièrement supportés par des plans de caméra à couper le souffle, utilisant à fond les possibilité d'un film d'animation. Une réalisation du tonerre donc, surtout vu le défi de certains plans étant donné le long cou de ses personnages les plus majeurs.

 

Le film se concentre donc plutôt sur son visuel que sur l'histoire, à la manière de plusieurs courts-métrages des studios. Amateur de bonnes histoires, cette direction ne me plaît pas beaucoup, mais cela a l'avantage de véritablement nous en jeter plein la vue. Par contre, la surutilisation d'éléments d'oeuvres précédentes déçoit énormément, comme si on nous prenait pour des poissons complètement idiots. Le contenu a bien beau être bon, il est absolument inutile de nous le régurgiter à chaque nouveau long-métrage, encore moins quand c'est aussi mal lié ensemble...