C'est d'autant plus dommage que le succès du film repose énormément sur son humour, n'ayant pas grand chose d'autre à offrir. Il est vrai que son histoire est particulièrement vide et ce, jusqu'à son dernier acte qui semble sorti de nulle part tant il est mal amené. L'intrigue principale aurait facilement pu tenir sur 20 minutes tant elle est vite épuisée; le reste, ce sont des ajouts aisément dispensables, des moments supposément comiques, des scènes d'action qui n'ont absolument aucun sens (ni aucune raison d'être)... Autant dans le premier volet, il s'agissait là d'un choix assumé, là, ça ne semble pas être le cas.

 

Il y a également un très gros problème dans la structure scénaristique du film. Il n'y a en effet pas vraiment d'antagoniste, ce qui pousse le film à être extrêmement lent. L'histoire du film repose en effet sur l'évolution de Dracula, un peu à la manière du premier. Cela dit, cette évolution se déroulant sans aucune subtilité, nous n'avons aucun intérêt à la regarder tant elle est peu profonde. Son évolution est supposée culminer à la fin du long-métrage, quand un antagoniste pointe enfin le bout de son nez... et qu'on aurait espérer ne jamais voir. Il apparaît beaucoup trop tard, de un. Il n'apporte absolument aucune nuance, de deux. Et il est particulièrement inutile! Au point où on en est dans le film, son apport est minime dans l'évolution du personnage principal, en plus d'être introduit comme un cheveu sur la soupe, comme un élément imposé aux créateurs.

 

Tout n'est pas à jeter, tout de même. La transition entre les événements du premier film et ceux du second se fait très bien. On n'oublie pas complètement la personnalité que Dracula avait au tout début de la saga, tout en intégrant sa progression efficacement. Les parents de Jonathan sont également un très bon ajout. Non seulement sont-ils originaux et crédibles, leur rapport avec le monde des monstres est aussi très intéressant à suivre. De surcroît, on croit très bien aux réactions de Dennis, très représentatif d'un enfant de 5 ans.

 

Qui plus est, on note que l'esthétique du film a été grandement travaillée. Même si on perd un peu de la réalisation empruntant aux mangas japonais dans ce volet, on retrouve le même design de personnages original, même chez les petits nouveaux. Les textures et les décors, très naturels et crédibles, sont également sublimes, tout comme les effets de lumière. Mention spéciale au coucher de soleil de la Californie, magnifiquement reflété sur l'eau.

 

On retrouve donc un constat plutôt mitigé à propos de ce film. Si vous voulez passer un bon moment à rire et à pleurer devant la beauté de l'image (et non pas pour l'émotion ressortant du film, complètement inexistante), c'est peut-être le film pour vous. Mais attendez-vous à des temps morts, à de grands questionnements («Où c'est censé nous mener, ça?» et «Pourquoi s'attarder sur cette scène?») et à une grande frustration par rapport à la fin, qui n'a aucun rapport avec le reste.